Concours recrutement dans le premier degré :

La pénurie installée dans la durée

 

Le ministère annonce 1000 postes de plus aux concours 2004 (concours externe, concours externe spécial, concours 3ème Voie, 2nd concours interne) et le Sgen‑CFDT, comme d'autres organisations syndicales, souligne l'insuffisance de l'effort.

 

Ce paradoxe apparent se dissipe vite si l'on prend quelques Instants pour tenir compte de l'ensemble des données. Le tableau ci‑dessous expose la situation.

 

RENTRÉE

2001

2002

2003

2004

2005

2006

2007

2008

Sorties du corps

13 693

14980

15 970

16450

16 200

15 500

14800

14000

1er degré

 

 

 

 

 

 

 

 

Création de postes

 

800

1000

1460

1000

1000

 

 

Départ des LC vers

5 969

6309

4814

(env.) 3 400

2000

2000

 

 

IUFM

 

 

 

 

 

 

 

 

………….………….

1. Total des besoins

…………..

…………..

…………….

………………..

…………

…………

………

………

annuels nouveaux

……………………

19 662

…………..

22 089

…………

21 784

……………

(env.) 21310

……………….

19200

…………..

18500

………….

 

……….

 

………..

Recrutement par liste

11000

11000

12250

12250

13250

16 500 ?

 

 

principale

 

 

 

 

 

 

 

 

LC sortant de MUFM

........................

4000

 

…………..

5 969

 

…………..

6309

 

…………….

4 814

 

………………..

3 400

 

…………...

2000

 

………….

 

 

……….

 

 

………..

2. Total des apports

 

 

 

 

 

 

 

 

annuels nouveaux

15 000

16 569

18 559

17064

16 650

 

18500

 

 

 

……………………..

Balance 1 - 2

………….

-4662

…………..

-5 520

……………

-3225

……………….

(env.) - 4 246

…………...

2550

…………..

0 ?

 

 

 

Éléments de lecture

 

* Les sorties du corps : il s'agit des sorties définitives (départs en retraites, démissions, décès) auxquelles s'ajoutent le solde des sorties temporaires (disponibilités ... ) et le solde des temps partiels.

 

Pour une rentrée N c'est la somme des sorties au long de l'année scolaire N-1.

 

* La création de postes : c'est un paradoxe mais la création de postes accroît le sous recrutement lorsqu'elle ne s'accompagne pas d'une augmentation équivalente de postes mis au concours. De plus ces postes sont comptabilisés dans la carte scolaire de la rentrée qui suit leur vote au budget, mais les recrutements éventuels ne seront opérationnels que lors de la rentrée N+2 du fait de l'année de formation.

 

* Les listes complémentaires

‑ En partant en formation à l'IUFM, les listes complémentaires recrutées entre septembre et mars d'une année créent un besoin à la rentrée suivante.

‑ Ces mêmes listes complémentaires viennent abonder le recrutement l'année suivante.

 

* La liste principale : elle est comptabilisée dans le tableau l'année qui suit le concours de recrutement puisque c'est à ce moment, après l'année de formation, que ces personnels viennent occuper des postes.

 

 

Origine des nombres du tableau : les nombres inscrits ont des statuts divers

* Des valeurs avérées :

-          toutes les valeurs des colonnes R 2001 et R 2002

-          les créations de postes 2003 et 2004

-          les LC sortants pour R 2003 et 2004

-          les recrutements LP pour R 2003/2004/2005

 

* Des valeurs estimées : les sorties du corps pour les années 2003/2004/2005... proviennent d'une "mission relative aux prévisions de départ" initiée par le ministère en 2002. Cette estimation résulte d'une moyenne calculée par la Direction des personnels enseignants (DPE) qui prend en compte 3 sources : les données du service des pensions ; un modèle réalisé par la DPD (direction de la prospective et du développement) ; les prévisions des IA.

 

D'autres valeurs sont parfois utilisées dans d'autres statistiques, surtout lorsqu'elles appuient la thèse développée. La comparaison avec les valeurs vérifiées sur les années passées montre que l'estimation de la DPE est régulièrement la plus proche de la réalité. On peut donc la tenir pour fiable à défaut d'être exacte.

 

* Des hypothèses « raisonnables»

‑ SUR LE RECRUTEMENT EN LISTE COMPLÉMENTAIRE

 

-          pour l'année 2003‑04. Le pointage au 15.12.2003 annonce 2396 LC recrutées. Sur les 2  années précédentes l'accroissement entre décembre et mars ‑arrêt du recrutement‑ est d'environ looo. C'est ce nombre qui a été retenu 2396 surs + environ 1000 probables = 3400

-          pour les années suivantes. [!hypothèse 2ooo a été retenue comme nombre au dessous duquel il est difficile de descendre, et peut être même pas souhaitable compte tenu des contraintes de gestion.

 

 

‑ SUR LA CRÉATION DE POSTES

 

Il s'agit en fait d'un pari. La croissance des effectifs élèves est fortement ascendante jusqu'en 2008. Il paraît difficile pour le ministère de ne pas en tenir compte et d'interrompre brutalement les créations de ces dernières années, déjà insuffisantes.

 

SUR LE RECRUTEMENT PAR CONCOURS :

 

la valeur portée en 2006 n'est pas à strictement parler une hypothèse mais le résultat de la balance si l'on souhaite aboutir à une différence nulle entre les besoins et leur satisfaction.

 

* Quelques imprécisions. Tous les nombres inscrits dans le tableau représentent des personnes. Un calcul rigoureux devrait comptabiliser des équivalents temps plein, correspondant aux postes budgétaires. L’administration n'a pas actuellement les moyens de le faire, ce qui introduit quelques imprécisions, mais ne disqualifie pas tes valeurs utilisées.

Il n'est pas tenu compte par ailleurs des abandons en cours de formation non plus que des prolongations de scolarité, qui modifient certes les nombres, mais non les ordres de grandeur.

 

Commentaires

 

Le sous‑recrutement est chronique depuis maintenant plusieurs années. Après la pointe à la rentrée 2002, la combinaison de plusieurs facteurs entraîne une diminution du sous‑recrutement, non sans "accidents". Mais même si ce sous‑recrutement s'atténue, on voit que pour arriver durablement à 0 il faudrait que les listes principales soient à la hauteur des sorties du corps.

 

Les 13250 postes promis au concours 2004 Sont présentés comme un effort exceptionnel. Qu'en sera‑t‑il pour les années suivantes ?

 

Toutes les considérations ci‑dessus portent sur un simple remplacement des départs, sans même prévoir l'amélioration de l'encadrement rendue nécessaire par les missions définies par l'institution elle-même. Comment revenir à un niveau correct de remplacement ? A des possibilités effectives de formation continue ? A un nombre d'enseignants spécialisés correspondant aux postes ainsi étiquetés ? Comment répondre aux objectifs quantitatifs fixés à l'enseignement des langues vivantes ? Comment parvenir à décharger les directeurs et [es futurs coordonnateurs de réseau ?

 

Pour tout cela, et pour faire face aux augmentations d'effectif des élèves, il faudra des créations de postes. mais elles ne seront qu'un leurre si elles ne sont pas gagées sur une augmentation équivalente des recrutements, au delà du remplacement des sortants.

 

Les hypothèses sur la création de postes ne sont pas l'expression des vœux du Sgen‑CFDT, mais le minimum attendu du ministère en fonction de ses propres estimations.

 

Pour les années à venir l'amélioration de la situation dans le premier degré passera d'abord par une augmentation du recrutement.

 

Pour les années à venir, c'est bien d'abord en augmentant le recrutement que la situation dans le ier degré pourra s'améliorer.

 

La chute des listes complémentaires

 

Le tableau détaillé ci‑dessous s'arrête en décembre 2003.

 

Nous vous communiquons les données non détaillées de janvier et les prévisions que nous avons effectuées jusqu'à la date du 15 février dernière date possible pour le recrutement des listes complémentaires.

 

Au 15/01

Au 15/02

2001/2002

5754

6309

2002/2003

4417

4626

2003/2004

3048

3400

 

 

Rien de surprenant en regardant ces chiffres, la baisse de 3000 recrutements sur 3 ans, sans augmentation de places en liste complémentaire, correspond aux discours ministériels de politique d'économie budgétaire.

 

Qu'en sera‑t‑il l'an prochain, à quel chiffre pouvons nous nous attendre ?

Académies

Nombres de personnes recrutées

sur la liste complémentaire

 

2003

2002

2001

Aix Marseille

36

98

171

Amiens

130

198

189

Besançon

32

78

125

Bordeaux

97

101

191

Caen

102

182

209

Clermont-Ferrand

73

55

42

Corse

2

0

0

Créteil

183

274

340

Dijon

196

174

157

Grenoble

90

101

140

Guadeloupe

37

30

18

Guyane

51

6

26

Lille

111

435

514

Limoges

35

24

24

Lyon

144

256

288

Martinique

11

23

6

Montpellier

0

24

245

Nancy-Metz

138

223

183

Nantes

150

216

215

Nice

22

30

37

Orléans-Tours

136

332

352

Paris

23

120

222

Poitiers

126

180

135

Reims

66

75

181

Rennes

25

36

98

Réunion

18

28

30

Rouen

96

94

164

Strasbourg

87

50

92

Toulouse

34

97

298

Versailles

145

357

672

France

2396

3897

5364